Le Vampire
Dans un cercueil aux poignées en laiton,
Le Prince des Ténèbres souriait en dormant,
Les mains sur un pyjama à quatre boutons,
Il dormait sans se faire de mauvais sang.
Il était heureux de dormir si bien
Dans un cercueil capitonné de satin,
Embaumé d’un rêve d’un tout petit rien,
Déguster le sang candide d’une catin.
Ses deux yeux rouges étaient restés ouverts,
Fixant l’obscurité du plafond,
Il ronflait paisiblement à la poussière
Qui se dégageait de ses vieux chaussons.
Sur son chevet, ses dents trempaient dans un verre
Pour faire ressortir l’éclat de son sourire ;
A côté un ouvrage de Bram Stoker
Accompagnait le sommeil du vampire.
Il était heureux de dormir si bien
Dans un cercueil capitonné de satin
Embaumé d’un rêve d’un tout petit rien :
Déguster le sang candide d’un catin.
Le jour avait entamé son déclin,
Le soleil se retirait au dehors,
La nuit froide attendait l’esprit malin
Du vampire assoiffé d’un mauvais corps.
Michaël BLAUWART