A l'aube des nuits
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A l’aube des nuits, vous avez brûlé mon fauteuil
Et condamné mon âme au pied de l’indigo ;
Tant pis, je revêtirai mes habits de deuil
Pour vous enterrer en refermant votre tombeau.
D’un geste de dédain, je prierai peut-être pour vous
Pour ne pas devenir ce que vous avez été
Quand vous m’avez traqué et abattu d’un coup
Comme un loup déchu et tombé au champ des fusillés.
Le jour revient à chaque blessure que je ressens,
Donné en vertu de rien et en dépit de tout
Quand mes larmes de verre se sont mêlées à votre sang.
Un soleil de feu se noie sous le déluge des fous
Je jette alors mon fauteuil de cendres à vos dépouilles
Comme un mauvais cadeau rendu et que l’on souille.
Michaël BLAUWART
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